Pavao Pavličić

Publié le 10 Novembre 2009

Pavao Pavličić


 

Ecrivain croate, en particulier de romans policiers très populaires.

 

Né en 1946 à Vukovar, Pavao Pavličić est professeur de littérature comparative à l'université de Zagreb et spécialiste apprécié de la poésie baroque. En janvier 1997, Pavličić fut élu le plus jeune membre de l'Académie des Sciences de Croatie.

 

Il a publié une quarantaine de livres : des travaux d'histoire et de théorie littéraire, mais aussi des romans policiers et des recueils de nouvelles et d'essais. Quelques-uns de ses livres ont déjà été traduits en français, en italien, en slovaque, en slovène...

 

Parmi ses oeuvres


  • Numerus clausus (1998) : Une combinaison de fiction et d'expérience personnelle, pleine d'humour et de sensibilité.

 

  • Le Calligraphe (1994) : Construit sous forme de roman policier, dans lequel l'auteur se met lui-même en scène, ce livre nous conduit dans les arcanes du pouvoir yougoslave finissant.

 

  • L'oubli (1986) : Le plus connu de ses romans policiers (titre original : Zaborav).

 

 

Extrait du Calligraphe

 

Il a été le premier à débiner les autres policitiens devant moi, ouvertement. Les autres disaient toujours : "le camarade Untel" ; ils faisaient attention que je n'entende pas quand ils dégoisaient les uns sur les autres. C'est lui que j'ai toujours entendu dire à propos d'un autre dirigeant, Sime Bukarica : "cette ordure de Sime Bukarica". Il ne le nommait jamais autrement. Un jour que nous revenions seuls de Zadar (c'était vers la fin de 1969), il m'a raconté que, pendant la guerre, ils appartenaient tous les deux à la même unité et que Sime Bukarica avait un beau gilet brodé, dont il était très fier. Et lui, pourtant il n'était encore qu'un enfant, ou presque, il avait très vite jeté son dévolu sur ce gilet ; et il tachait toujours, avant chaque combat, de se trouver tout près de Bukarica, de monter à l'assaut avec lui, même si c'était très dangereux. Autrement dit, il espérait qu'au cours d'une de ces actions, Sime Bukarica se ferait tuer ; et il tenait à être à ses côtés, pour récupérer son gilet brodé. "Seulement, j'ai l'impression que ce gilet lui portait chance", m'a-t-il dit pendant ce trajet depuis Zadar. "Il avait la baraka. Comme il l'a encore aujourd'hui. Et je suis sûr que, maintenant encore, il le porte, ce gilet, sous sa chemise et sa cravate. Je t'en foutrai, quel péquenot !"

 

Source : Pavao Pavličić - Le Calligraphe (les 6 jours d'une étrange affaire), GINGKOéditeur, Paris 2008, pp. 45-46. Traduit du serbo-croate par Ljiljana Huibner-Fuzellier et Raymond Fuzellier.

Rédigé par brunorosar

Publié dans #Ecrivains

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