Milan Bandić

Publié le 22 Octobre 2014

1. La police arrête le maire de Zagreb

 

 

19 personnes ont été interpellées à Zagreb dimanche après-midi dans le cadre d’une affaire de corruption, dont le maire de la capitale, Milan Bandić, plusieurs de ses adjonts et partenaires. Son nom était cité dans de très nombreuses affaires de corruption.


 

Après plusieurs mois d’une enquête menée par la police nationale et le service anti-corruption USKOK sur de présumées irrégularités au sein de l’administration municipale de Zagreb et de Zagreb Holding, qui contrôle les entreprises de services (eau, transports, parkings, etc.), le maire de la capitale croate et plusieurs de ses collaborateurs ont été arrêtés dimanche 19 octobre. Au total, 19 élus et hommes d’affaires sont soupçonnés de corruption, d’abus de pouvoir et de trafic d’influence.

Alors que le bureau du Procureur général (DORH) n’a pas encore dévoilé l’identité de tous les suspects, la télévision nationale HRT cite plusieurs noms dont ceux de Milan Bandić, le maire de la capitale, de Slobodan Ljubičić, le président de Zagreb Holding, et de Petar Pripuz, à la tête de C.I.O.S., le groupe en charge de la gestion régionale des déchets industriels et domestiques, qui emploie plus de 1300 personnes. Martina Šušnjara, la porte-parole du maire, a déclaré à l’agence de presse croate Hina n’avoir aucune information, précisant que Milan Bandić avait passé l’après-midi à récolter des haricots dans son jardin situé dans le quartier de Savica.

Des perquisitions ont eu lieu dans la soirée dans les services municipaux et au domicile des prévenus, qui ont été placés en détention provisoire et ont passé la nuit en prison.

Maire de Zagreb depuis 2000, originaire d’Herzégovine, Milan Bandić a souvent été mentionné par la presse locale dans de nombreux scandales de corruption, ces dix dernières années. Cependant, il n’avait jamais été arrêté jusqu’à aujourd’hui. En 2009, il a quitté le Parti social-démocrate (SDP) pour se présenter en tant que candidat indépendant aux élections présidentielles, remportées alors par Ivo Josipović.

 


 

Par Laetitia Moreni

Source : balkans.courriers.info, le 20 octobre 2014.

 

 

 

2. Revue de presse croate 

 

Un grand politique croate arrêté pour corruption

Milan Bandić, maire de Zagreb depuis de longues années, a été arrêté dimanche avec d'autres politiques municipaux pour soupçon de corruption, a confirmé l'instance publique de lutte contre la corruption (USKOK). On a enfin attrapé un gros poisson, se réjouit le journal à sensation 24 Sata : "Le gros titre indiquant que Milan Bandić a été arrêté 'pour corruption' paraît presque risible, vu que ce nom a quasiment toujours été synonyme de corruption ces dix dernières années. Il reste maintenant à savoir de quels délits il aura à répondre, car la liste paraît infinie. On peut également se demander pourquoi Bandić n'a pas été auditionné ni interpellé une seule fois pendant toute cette décennie. … Cela montre bien l'ampleur et la puissance de son réseau de corruption familiale. Eliminer le legs de Bandić serait une tâche autrement plus difficile que ne l'a été son arrestation."

 

Sans gestion municipale, Zagreb encourt le chaos

Le maire controversé de Zagreb, Milan Bandić, ainsi que 16 autres conseillers municipaux de la ville soupçonnés de corruption, ont été interpellés dimanche. Mais privée d'une équipe dirigeante expérimentée, l'administration de la capitale risque de sombrer dans le chaos, redoute le quotidien national conservateur Večernji List, premier journal du pays : "Il est d'ores et déjà clair que Zagreb se cantonnera à expédier les affaires courantes. Tout le reste restera en suspens, notamment les grands projets d'investissement annoncés par Bandić. Au cours de ses 14 années de mandat, Bandić a établi une hiérarchie stricte qui concentre le pouvoir décisionnel sur sa personne et un cercle restreint de fidèles. ... La ville va ainsi s'engager dans une longue période de paralysie. Vu qu'un tiers du PIB croate est réalisé à Zagreb, personne ne devrait trop se réjouir de cette situation."

 

Croatie : guerre d'usure contre le maire de Zagreb

Le maire de la ville de Zagreb ainsi que onze autres personnes soupçonnées de corruption ont été placées mardi en détention provisoire, pour une durée d'un mois. Or le quotidien libéral Jutarnji List doute que cette vieille 'stratégie d'usure' utilisée pour amener les prévenus à collaborer avec la justice fonctionne cette fois-ci : "L'instance publique anticorruption USKOK s'attend à ce que certains des accusés ne supportent pas d'être emprisonnés pendant 30 jours, qu'ils flanchent et essaient de sauver leur peau en dénonçant d'autres personnes. Voire qu'ils acceptent de coopérer avec le parquet pour obtenir des peines allégées. … Le maire de Zagreb entretient d'excellents rapports avec ses plus proches collaborateurs. Ils lui sont dévoués, loyaux et aucun d'entre-eux ne l'a jamais trahi, même dans les situations les plus difficiles. Or sans dénonciateurs, l'USKOK aura du mal à rassembler suffisamment de preuves pour étayer une accusation."

 

Croatie : une vision pervertie de la démocratie

Le maire de Zagreb, Milan Bandić, interpellé il y a une dizaine de jours dans le cadre d'une opération anticorruption, bénéficie d'un soutien inattendu sur Internet et sur les réseaux sociaux. Cela atteste d'un manque de compréhension de la démocratie dans le pays, déplore le site libéral forum.tm : "Bandić a beau avoir volé, il a aussi donné quelque chose au simple citoyen. Telle est l'opinion populaire. Cette incompréhension quant au fonctionnement de l'Etat démocratique est profondément enracinée en Croatie. Il sera illusoire d'espérer des changements fondamentaux tant que le citoyen lambda trouvera acceptable d'être volé tant qu'il en récupère quelques miettes. … Aussi longtemps que nos politiques continueront de dilapider notre argent sans porter la moindre attention à nos véritables besoins sociaux. Le moment est venu de dire clairement à nos hommes politiques qu'il leur est interdit de voler, quel que soit le montant des sommes qu'ils nous redistribuent par la suite."

 

Source : eurotopics.net

 

 

 

 

 

3. Nouvelles accusations de fraude contre le maire de Zagreb

 

Cité dans de très nombreuses affaires de corruption depuis le début des années 2000, arrêté pour la première fois à l’automne dernier, Milan Bandić se retrouve de nouveau sous le feu des projecteurs pour abus de biens sociaux.


 

Le 13 février, le Bureau de lutte contre la corruption et le crime organisé (USKOK) a déposé auprès du Tribunal de Grande Instance de la ville de Zagreb une plainte pour abus de pouvoir et d’abus de biens sociaux contre le maire Milan Bandić, le chef du Bureau pour l’éducation, la culture et le sport Ivica Lovrić et la directrice des Marchés de Zagreb Zdenka Palac.

Tous trois auraient sont impliqués dans un versement illégal de 308 000 kunas (un peu plus de 40 000 euros) à l’initiative citoyenne U ime obitelji (Au nom de la famille), connue pour ses positions très à droite.

Cette somme, directement piochée dans le budget municipal de Zagreb a servi au financement d’une campagne de collecte de signatures en vue d’organiser un référendum titré « Choisissons nos députés par leurs noms et prénoms ».

Or,selon la loi, ce soutien n’aurait pas dû être financier. Pourtant, d’après les résultats de l’enquête de l’USKOK, Milan Bandić aurait par l’intermédiaire d’Ivica Lovrić organisé la conception, l’impression et la distribution de pas moins de 700 000 tracts, 14 500 affiches et 120 panneaux d’affichages dans toute la Croatie, ainsi que l’enregistrement et la diffusion de spots radios sur plusieurs stations.

D’autre part, il aurait obtenu de Zdenka Palac, directrice de la filiale Marchés de Zagreb de la société Zagreb holding, la mise à disposition gratuite de 50 stands des marchés de la ville pour la promotion de la campagne. Željka Markić affirme être la victime de persécutions et dénonce les liens étroits entre le gouvernement SDP actuel, l’USKOK et le procureur de la République.


 

Traduit par Chloé Billon

 

 

Source : balkans.courriers.info, le 17 février 2015.

Article paru à l'origine sur index.hr.

 

 

 

4. A peine libéré, le maire de Zagreb retourne en prison

 

 

Milan Bandić, le maire de Zagreb, n’a fait qu’un petit tour en liberté, avant d’être reconduit, mardi après-midi, à la prison de Remetinec. Accusé de corruption, l’édile avait exercé des pressions sur des témoins dès sa levée d’écrou. La décision de justice lui permettant de reprendre ses fonctions de maire a également été cassée.

 
 

(Avec Jutarnji list et Radio Slobodna Evropa) - Le Bureau de lutte contre la corruption et le crime organisé (USKOK) a demandé au Tribunal de Grande Instance de Zagreb de placer à nouveau le maire de Zagreb Milan Bandić en détention provisoire, dans le cadre de la nouvelle enquête lancée contre lui pour incitation à faux témoignage, falsification de documents et entrave à l’exercice de la justice.

Là où l’affaire se complique, c’est que juste avant la demande de l’USKOK, les juges du Tribunal de Grande Instance avaient accepté l’appel de la défense de Milan Bandić, l’autorisant à reprendre ses fonctions de maire de Zagreb. Mais l’USKOK a agi avant que cette décision n’ait été officiellement publiée. Il estime en effet que, depuis la levée de sa détention provisoire assortie d’une caution et de mesures spéciales, le 19 novembre dernier, Milan Bandić a commis de nouveaux délits.

Selon l’USKOK, il aurait demandé à deux reprises, entre décembre 2014 et février 2015, à une témoin interrogée dans le cadre de l’affaire Agram de modifier ses déclarations et de signer des documents qu’il savait mensongers. L’USKOK a donc demandé au Tribunal de renvoyer Milan Bandić en détention provisoire à Remetinec et de le condamner à payer à l’État croate une caution de 15 millions de kunas (1,98 millions €), étant donné qu’il « a enfreint toutes les promesses et conditions attachées à sa précédente libération sous caution ».

Le deuxième chef d’accusation concerne les œuvres d’art trouvées dans la maison de campagne du maire de Zagreb. Milan Bandić est soupçonné, en tant que président de la Fondation zagréboise de soutien aux personnes souffrant de maladies cérébro-vasculaires, d’avoir, en décembre 2014 et janvier 2015 ; créé de toutes pièces et signé de sa main des documents antidatés attestant de façon mensongère que toutes les peintures et sculptures trouvées au cours de l’enquête étaient la propriété de la Fondation, et non de Milan Bandić lui-même. Il aurait ensuite, affirme l’accusation, utilisé ces documents falsifiés lors de son audience en appel à la Cour Suprême.

Le Tribunal de Grande Instance de Zagreb a décidé le 10 mars après-midi d’accéder à la demande de l’USKOK et de renvoyer Milan Bandić en détention provisoire, de peur qu’il ne tente en liberté de faire à nouveau pression sur des témoins. Cette décision étant exécutoire, le maire de Zagreb est à nouveau suspendu de ses fonctions, a annoncé la directrice adjointe de l’USKOK Ksenija Krizman.

 

Traduit par Chloé Billon

 

Source : balkans.courriers.info, le 10 mars 2015.



 

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Rédigé par brunorosar

Publié dans #Hommes politiques, #militaires et diplomates

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