ŠIME BUDINIĆ

Publié le 23 Octobre 2015

ŠIME BUDINIĆ

 

 

Šime BUDINIĆ (Zadar 1530/35-Zadar 1600) est une figure connue de la Renaissance. Il fut prêtre, secrétaire de l’archevêché de Zadar, traducteur, poète, écrivain ecclésiastique et promoteur des réformes tridentines. Il travailla d’abord dans sa ville natale de Zadar comme notaire, puis s’installa à Rome, où il se vit confier des fonctions catéchistiques de plus en plus exigeantes et se distingua comme traducteur de lettres de missionnaires adressées à la curie romaine. L’histoire de la littérature retient ses traductions en croate de livres contre-réformistes, qu’il publia toutes à Rome, notamment celle, en vers harmonieux, des Psaumes pénitentiels et beaucoup d’autres psaumes de David, en 1582. On sait peu de choses sur les affinités musicales de Budinić. Gian Domenico Martoretta, compositeur italien originaire de Calabre, avait dédié certains morceaux de ses recueils Il secondo libro di madrigali cromatici, Venise 1552, et Il terzo libro di madrigali, Venise 1554, à des amis et à des notabilités originaires de Croatie. Ainsi, son recueil de 1552 renferme, entre autres, un madrigal à l’intention de l’écrivain ecclésiastique istrien Giovanni Antonio Panthera, originaire de Poreč, et un autre, adressé à un prêtre ragusain du nom de Colenda (Kolendić), alors que son recueil de 1554 contient des madrigaux dédiés au même Panthera, ainsi qu’aux Zadarois Giulio Tetrico (Detrico) et Šime Budinić. Dans la marge de documents officiels qu’il rédigeait en tant que notaire municipal de Zadar, Budinić a griffonné trois brefs fragments de mélodie. Ces documents sont marqués de réminiscences poétiques de Budinić dans le style pétrarquiste : elles peuvent être comprises comme des exercices de contrepoint. Bien que fragmentaires et peu lisibles, elles ont trouvé leur place dans l’histoire de la musique croate de la Renaissance : en effet, aucun compositeur croate de la Renaissance ne nous a laissé d’autographes musicaux, et nous ne connaissons pas d’autres manuscrits de musique polyphonique du 16e siècle. Mis à part les recueils de musique liturgique, ces esquisses fragmentaires de contrepoints et de cadences représentent donc les seuls manuscrits musicaux croates de l’époque de la Renaissance. Esquisses musicales inachevées, les notes de Budinić ont leur importance car elles ouvrent une vue inattendue sur sa personnalité artistique et représentent un témoignage précieux, à un niveau européen, sur les processus de composition dans la musique de la Renaissance.


 

LÉGENDES :

1) Archives nationales Zadar. Notaires de Zadar et de Pag (73) : Simon Budineus (1556-1568), IIa/IV, vol. 44 (exemple de phrase musicale n° 1).

2) Archives nationales Zadar. Notaires de Zadar et de Pag (73) : Simon Budineus (1556-1568), IIa/IV, vol. 64 (exemple de phrase musicale n° 2).

3) Archives nationales Zadar. Notaires de Zadar et de Pag (72) : Simon Budineus (1556-1568), IIa/IV, vol. 2, la première page.

4) Archives nationales Zadar. Notaires de Zadar et de Pag (73) : Simon Budineus (1556-1568), IIa/IV, vol. 2, la dernière page, 54 (exemple de phrase musicale n° 3).

 

 

Source : http://ricercar.cesr.univ-tours.fr/3-programmes/EMN/Croatie/pages/biographies.pdf

 

 

 

Rédigé par brunorosar

Publié dans #Ecrivains

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