Juraj Čulinović

Publié le 17 Novembre 2009

Juraj Čulinović, dit Giorgio Schiavone


 

Juraj Čulinović qui avait vu le jour à Skradin tout près de Šibenik est l'un des principaux peintres dalmates appartenant au groupe des Dalmates qui sous la Renaissance étaient appelés les Schiavoni. A Padoue il avait étudié entre 1456 et 1461 sous la forte influence de célèbres artistes parmi lesquels figuraient Francesco Squarcione, Andrea Mantegna, Marco Zoppo et les frères Crivelli. Autant chez Čulinović que chez eux apparaît une toute nouvelle façon de maîtriser les volumes et les perspectives. Des oeuvres attribuées avec sûreté à Čulinović ornent aujourd'hui les musées de Londres, Berlin, Amsterdam, Padoue, Turin, Paris et Baltimore. 

 

Particulièrement belles sont ses Madone à l'enfant dont les plus fameuses sont celles à Berlin et à Londres. Est également renommée sa Madone qui est conservée au Museo Correr de Venise ainsi que deux fragments d'un polyptyque qui se trouvent aujourd'hui à Bergame. Une influence notable avait été exercée sur le peintre dalmate par Donatello, ce qui transparaît dans la façon révolutionnaire par laquelle Čulinović traite les rapports d'espace et peint avec modernité les profondeurs. L'esprit humaniste se reconnaît dans chaque mouvement de son pinceau et notamment dans les fragments archéologiques ou encore les détails naturalistes étrangement beaux de natures mortes avec des couronnes de fleurs.

 

Revenu en 1464 dans sa patrie, où il épousa sans tarder la fille du grand architecte et sculpteur Juraj Dalmatinac, Čulinović délaissa presque du tout au tout la peinture. Il s'occupa d'opérations financières, et même d'usure, sans trop prêter d'attention à l'aspect moral. Pour le reste, les polyptyques qu'il avait élaborés pour la cathédrale de Šibenik sont perdus. Il disait les avoir fait piu per onore et fama che per lo guadagno. Il semble que sa seule oeuvre conservée datant de cette phase ultime soit la Madone à l'enfant qu'abrite le Monastère de Saint-Laurent à Šibenik. Elle est toutefois loin d'atteindre les sommets des oeuvres de Čulinović lorsque, inspiré par ses années à Padoue, il avait créé en l'espace de quelques années certaines des plus belles peintures de la Renaissance. Il est décédé à Zadar en 1504.

 

Source : Slobodan Prosperov Novak, 101 Dalmatinac (101 Dalmates), Biblioteka Ambrozija, Zagreb, 2007, p. 40-41.

Rédigé par brunorosar

Publié dans #Peintres

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