Novi val (3)

Publié le 24 Novembre 2009

Le groupe commença par s'exercer dans les locaux de la Communauté locale d'où ils furent rapidement chassés après avoir fait une razzia sur les chocolats et les oranges dans les paquets-cadeaux du nouvel an que les bonnes âmes avaient préparés pour les enfants du voisinage.

 

Mis sur la touche, ils déménagèrent dans un atelier de carrosserie que leur avait cédé un garagiste au bon coeur. Ils attendaient qu'il soit sept heures du soir et que le travail ait cessé puis ils poussaient dans la rue les voitures en réparation et commençaient à installer leurs instruments. Ou plutôt leurs semi-instruments, comme Bogović appelle aujourd'hui l'outillage avec lequel ils jouaient à l'époque.

 

Toute une série d'anecdotes est liée aux débuts de l'entreprise de Houra et compagnie. Elles prouvent qu'il s'agissait d'un groupe d'indécrottables adolescents, un de ceux qui survivent rarement aux vacances d'été. Sans doute le brave carrossier n'avait-il pas la moindre idée que l'histoire du rock'n'roll allait vivre un de ses épisodes dans son propre atelier et qu'un groupe y naîtrait qui allait perdurer vingt-cinq ans sous la même appellation.

 

"L'époque cadrait", résonne tranquillement Houra, "en Occident aussi étaient apparus des groupes semblables : eux non plus ne savaient pas accorder les instruments, nous non plus ne savions le faire, et cela nous a filé l'injection pour qu'on tente de jouer comme eux."

 

 

 

 

C'est ainsi que furent injectés les ingrédients qui dans l'histoire de la scène zagréboise sont restés connus comme la première tentative punk. A l'échelle plus vaste du territoire, les chefs de file du mouvement punk virent le jour à Ljubljana. Le même type de conciliabules qui avaient été menés au bar "Nova Ploca" s'étaient déroulées quelques mois auparavant à l'auberge populaire de Ljubljana portant le nom de "Krpan". Elle était surtout fréquentée par des convives venus des environs, c'est à dire par les habitants du quartier urbain de Most. Ici étaient postés au comptoir un étudiant en journalisme et un étudiant en politologie. Faute d'une occupation plus intelligente, ils avaient imaginé par pure rigolade à quoi ressemblerait un groupe de punk sous leurs auspices. Grega Tome et Pero Lovsin venaient par là même occasion de se décider à former un groupe.

 

"A cette époque on aimait rudement mélanger la bière et le vermouth", nous avoue Pero Lovsin et c'est ce qui explique que presque tous les détails se sont évaporés de sa mémoire. "Quand nous avons entendu comment ils crachaient sur les punks dans les journaux étrangers nous avons tout de suite pensé - voilà quelque chose pour nous. Nous étions âges de vingt-deux et vingt-trois ans et étions très excités."

 

Ces cinq ou six années de différence d'âge par rapport à Prljavo Kazalište et les innombrables autres lycéens qui rêvaient de leur propre groupe se révélèrent décisives : grâce à leur expérience acquise les Pankrti - car c'est ainsi qu'allait s'appeler le nouveau groupe - avaient une vision bien plus claire du type de musique qu'ils voulaient jouer, du genre de message qu'ils voulaient faire passer même si le doigté musical n'était pas leur point fort. Grega Tomc, un homme de l'ombre, auteur des textes et manager du groupe, empaqueta ses affaires en quatrième vitesse puis il partit pour Londres afin de s'assurer de ce qui s'y passait. Des disques des pionniers punks y furent acquis en quantité suffisante puis on passa aux essais.

 

Très rapidement, quelques semaines après avoir commencé avec les répétitions, ils se produisirent dans leur ancienne école secondaire. Ils avaient convenu de trois sessions d'affilée et Pero Lovsin nous jure aujourd'hui qu'ils étaient persuadés que ces concerts seraient leur première et dernière performance. Il semble cependant que la couverture médiatique sur la nouvelle tendance musicale avait préparé le terrain et que le public s'était piqué de curiosité, qu'il s'apprêtait à accueillir avec bienveillance tout ce qui se déclarait punk, ou du moins à tendre une oreille attentive. Les concerts firent un tabac : la légende veut qu'après s'être essayée avec les punks, la direction de l'école n'avait plus permis à quiconque de jouer sous son toit durant des années mais que les Pankrti avaient tout de suite attiré l'attention et reçu des offres pour de nouveaux concerts. C'est ici qu'intervint la Radio Student locale qui retransmit une de leur prestation ultérieure, celle organisée dans le campus d'étudiants. La réputation des Pankrti se répandit alors par les ondes radios si bien qu'après avoir effectué à peine quatre ou cinq concerts en guise d'essai ils montèrent dans un train et se rendirent aux Journées de la culture slovène. Il s'agissait d'une tournée associée dans laquelle plusieurs groupes de jeunes se présentaient à Belgrade. Le jeu commença soudainement à devenir plus sérieux, la perspective d'une prestation qui aurait été la première et la dernière était tombée d'elle même et cela donna la première exportation du punk entre deux villes de la Yougoslavie. C'est par un biais similaire qu'ils allaient arriver à Zagreb.

 

A Belgrade, les Pankrti se produisirent au Centre culturel des étudiants plus connu sous l'abréviation SKC, un lieu qui deviendra plus tard l'épicentre de la nouvelle vague de Belgrade. Cependant, en novembre 1977, le SKC était encore un lieu de rencontre décent pour la jeunesse, avec une grande salle dans laquelle le programme était suivi à partir de grands fauteuils confortables. C'est vautré de la sorte que les assistants s'affrontèrent aux Pankrti. Un court enregistrement en super huit à été conservé de cette performance et il constitue en même temps l'enregistrement vidéo le plus ancien sur les Pankrti. Son auteur s'appelait Slobodan Venlentincic ; il était un des amis du groupe. Conformément aux normes techniques de l'époque, l'enregistrement est dépourvu de son, aussi n'avons nous aucune idée du genre de notes qu'ils larguaient à l'époque. Cela reste néanmoins un document fiable quant au style avec lequel les Pankrti avaient abordé leurs premiers concerts : les musiciens pourraient aujourd'hui facilement passer pour un ensemble d'une église paroissiale si l'on en juge par leur aspect et par leur jeu scénique très posé. Ils avaient enfilé sans prétension un banal costume cravate aux couleurs foncées qui était alors très en vogue. Rien sur eux ne trahissait l'intention de faire une prestation sur scène et encore moins de jouer de la musique punk. Peu importe car Pero Lovsin, le chanteur et l'idéologue, avait suffit pour laisser une toute autre impression concernant le groupe. On le voyait habillé d'un jeans à pattes d'éléphants qui étaient déchirées jusqu'aux genoux, il allait pieds nus en arborant une chemise rouge faisant propre sur soi si ce n'est qu'elle était tellement en loque qu'elle lui tombait quasiment du corps. (Il convient de dire que ses vêtements, exception des déchirures, correspondaient au style hyppie). Avec cela, il portait des lunettes noires, émettait des cris et des hurlements tout en se précipitant d'un bout à l'autre de la tribune. Son comportement relevait de la meilleure choréographie punk, nerveuse et imprévisible.

 

Malheureusement, l'enregistrement ne laisse pas vraiment entrevoir le public, il est donc difficile d'y discerner comment les Belgradois avaient réagi à ce choc énergétique. Mais ce n'est certainement pas pour rien si le critique rock de l'époque qu'était Momcilo Rajin - le rédacteur de Dzubok - se rappelle encore de cette performance du groupe. Elle avait effectivement représenté la première rencontre entre Belgrade et le mouvement punk. Dans moins d'un mois, les Pankrti allaient parvernir à Zagreb. En dépit de leurs intentions, Pero Lovsin et ses camarades s'étaient mis à parcourir la Yougoslavie et à diffuser le mouvement punk comme personne d'autre n'aurait pu le faire, en vrais missionnaires. Nous pouvons constater au passage que Zagreb avait sauté dans le dernier wagon, ou du moins qu'elle s'était glissée par la dernière porte du dernier convoi. La ville ne fit l'expérience des punks qu'au moment où ils avaient déjà passablement secoué la planète...

 

En automne, la production de bandes dessinées des jeunes auteurs rassemblés autour de Polet vécut une nouvelle envolée. Leur cercle créatif était formellement devenu un groupe et dès cet instant ils avaient signé leurs travaux sous le nom rassembleur de Novi kvadrat. Le chef non officiel, le type au talent le plus expressif était Marko Ilic. Ces jours-là, à la fin de l'année 1977, une nouvelle idée lui était venue, il s'était proposé comme nouvelle démarche d'exposer ses travaux dans une galerie. L'idée était en elle-même une sorte de précédant, une tentative pour que l'establishment se force à envisager la bande dessinée comme un art à part entière. Un tel cas de bandes dessinées exhibées dans les galeries ne s'était encore jamais produit.

 

Ilic avait trouvé au sein du Centre estudiantin des partenaires pour ce projet. Le centre possédait sa propre galerie et à sa tête se trouvaient des gens qui ne craignaient pas la nouveauté. La galerie était dirigée par Zelko Koscevic mais celui-ci abandonnait le gros du boulot à son assistant Mladen Lucic, un jeune historien de l'art. C'est justement ce Lucic, connu par le surnom de Luc, qui allait s'avérer être l'un des activistes clés dans l'affirmation de la nouvelle vague. S'agissant de l'exposition d'Ilic, il figurera comme l'un des principaux co-organisateurs chez qui était née l'idée ambitieuse de préparer non seulement une exhibition de bandes dessinées mais aussi de concevoir un programme dans lequel quelque chose se déroulerait quasiment chaque jour. Des concerts, des présentations théâtrales ou des projections de films attireraient un public qui d'ordinaire fréquentait rarement les galeries. L'exposition devait être transformée en un événement culturel s'éloignant de la norme. Cela paraissait ambitieux, surtout quand on sait que le projet ne s'appuyait pas sur l'argent requis. Néanmoins, Ilic avec ses vingt et un ans et Luc qui en comptait un de plus étaient dotés d'une énergie inépuisable. L'exposition se déroula donc et son inauguration prit date le 7 décembre.

 

Mirko Ilic nous restitue aujourd'hui le contexte : à ce moment-là nous sommes en "Décembre, il fait froid à l'extérieur et si tu as quelque chose qui se déroule tout un mois et qui est gratuit, cela filtre rapidement en ville". "Comme en temps normal on était constamment assis dans la rue, quelqu'un nous avait soudain offert un espace où l'on pourrait se rassembler jusqu'à une heure après minuit".

 

Il serait exagéré de dire qu'il n'existait pas à l'époque d'autres espaces dans la ville où l'on jouait de la musique, montait des pièces ou bien des expositions mais il est vrai qu'on ne percevait pas encore l'animation des clubs qui plus tard deviendra typique pour la nouvelle vague de Zagreb. Le Lapidarij, dans lequel se déroulaient alors les soirées dansantes et les concerts de jazz, ainsi que quelques discothèques, constituaient l'essentiel. Cela faisait déjà quelques années qu'il n'existait pas une seule scène dans la ville où l'on jouait de la musique en continu. "Hormis le Lapidarij, il n'existe aucun autre club où les activités de l'Alliance de la jeunesse communiste pourraient être organisées", témoignait un texte journalistique qui abordait le thème du moment - le temps libre chez les jeunes. En guise d'exemple, le Club de la jeunesse Kulusic, qui deviendra plus tard l'épicentre de la nouvelle vague, était déjà fermé depuis cinq ans. Il est vrai que l'on annonçait en permanence que ses portes seraient à nouveau ouvertes dès qu'on aurait rassemblé encore un peu d'argent et amadoué le voisinage. Les activistes faisaient savoir qu'une fois ces problèmes résolus le club fonctionnerait tous les jours de 7 heures du matin à 22 heures du soir, et exceptionnellement jusque 23 heures.

 

Des heures d'ouverture aussi restrictives correspondaient aux standards alors en vigueur de la nuit nocturne à Zagreb. Au fur à mesure que minuit se rapprochait, les discothèques pour jeunes (Lapidarij, Bib Ben), commençaient à diffuser des slows, c'était l'annonce d'une ultime occasion pour que les corps s'enlacent dans un rythme ralenti avant que tout le monde ne s'échappe en bande vers la place principale pour attraper le dernier tramway régulier. Dans une telle atmosphère, le simple fait que l'exposition de Mirko Ilic eut existé modifiait l'offre culturelle habituelle. La preuve en est que le journal Vjesnik, en classant les événements culturels les plus importants de l'année 1977, avait placé en surprenante seconde position la présentation des bandes dessinées d'Ilic à la Galerie SC.

 

"Une multitude de gens venaient chaque jour, la plèbe entrait, sortait, apportait des casiers de bière... Ce fut l'exposition la plus fréquentée dans la ville parce que tu pouvais dire à la maison 'Je vais à l'exposition' et rentrer à deux ou trois heures du matin", explique Mirko Iic. Aujourd'hui il travaille comme designer graphique et séjourne en permanence dans un studio bien établi de New York.

 

Plus tard, Luc allait encore organiser des dizaines d'expositions semblables lors de soirées et de concerts, et cela parce qu'il s'était révélé qu'un tel programme pouvait attirer un public fidèle et intéressé.

 

Il semble que dans les recoins des rues de la ville grandissait une génération partageant une même sphère d'intérêt, un génération qui éprouvait le besoin de se rassembler, de se rapprocher et de passer le temps ensemble. C'était l'amorce d'une période certes courte mais qui aura été héroïque. Chaque acteur de la future scène allait y apparaître comme une figure neuve et rafraîchissante aux yeux des autres. Personne n'enquiquinerait personne et nul ne porterait ombrage à quiconque. On y verrait une période d'innocence dans laquelle les uns et les autres se donneraient le coup de pouce et le coup de flamme en partageant leur énergie créative. C'est l'exposition d'Ilic, mais aussi une série d'autres exhibitions, qui a donné l'inspiration pour que soit montée au centre estudiantin une des premières scènes où l'on allait régulièrement jouer de la musique.

 

Sur une petite scène dans le pavillon des galeries se succédèrent pour l'essentiel des formations non affirmées. La rumeur d'un nouvel endroit où l'on pouvait jouer de la musique s'était répandue à toute vitesse au travers de la petite communauté rock de Zagreb, aussi n'avait-il pas fallu d'annonces et d'invitations pour qu'à chaque soirée de nouveaux groupes manifestent le souhait de s'y produire. A côté de parfaits anonymes s'y rendirent également des musiciens relativement établis. Les célébrités s'y mêlaient avec des débutants de fraîche date. Cela se terminait régulièrement par un transfert d'énergie artistique dans des jam-sessions où les musiciens qui d'ordinaire ne jouent pa ensemble improvisaient sur des standards connus de tous.

 

Dans cette cohue effervescente, quelqu'un avait visiblement reçu des informations récentes de Slovénie. L'information était parvenue à la Galerie SC que quelques groupes intéressants étaient apparus à Ljubljana. Les organisateurs s'empressèrent donc d'inviter grosso modo la même sélection qui le mois précédent s'était présentée à Belgrade. C'est ainsi que les Pankrti arrivèrent à Zagreb.

 

"Ce fut un choc", comme le décrit Mirko Ilic. "Ils étaient venus dans des chemises blanches, avec des cravates noires, des brassards rouges autour des bras... ils ressemblaient à des petits fonctionnaires slovènes. Tout à coup, comme dans les films catastrophes, un mur rugissant commença à déferler parmi nous."

 

Les Pankrti jouaient des standards punks en plus de quelques-unes de leurs compositions. Parmi leurs chansons prédominaient celles des Sex Pistols avec comme point d'orgue l'hymne punk God Save the Queen : Zagreb n'avait jamais rien vu de pareil.

 

"Ils restèrent flagada", poursuit Ilic, en précisant le sens de l'expression et en se fendant d'une grimace. "Apparemment une de ces personnes qui était restée flagada était Johnny Stulic, qui rapidement après cela se rase et écrit 'Je me rase la barbe afin de ressembler aux Pankrti.' Telle fut cette rencontre."

 

Nous avons déjà rencontré un tel Stulic comme étant l'un de ceux qui voulait faire quelque chose d'Azra. Azra n'avait pas manqué de se produire à la Galerie mais il s'était fait que cette prestation avait eu plus d'impact sur eux mêmes que sur les autres en raison de leur performance peu convaincante et mal fichue.

 

Branimir Stulic, le leader de la formation, allait sous peu se convertir en la voix de sa génération et devenir un auteur devant lequel s'inclinent encore un quart de siècle plus tard les diverses générations, y compris celles des plus jeunes. Pour l'heure, il lui était difficile de prévoir un tel futur. Son apparence faisait de lui un exemplaire typique de la version zagréboise du hippie qu'on désignait par hašoman ou par frik dans l'argot de la ville. On caractérisait par là les types métabolisant une excroissance de cheveux, de moustaches et de barbe qu'on voyait se promener avec un perpétuel treillis militaire sur le dos. Stulic était une figure repérable dans les rues de la ville grâce surtout à l'obstination poussée avec laquelle il grattait de la guitare acoustique à tout moment et en tout lieu. Or Zagreb était une ville tellement petite, tellement conventionnelle et maniérée que tout phénomène témoignant d'un minimum d'extravagance y acquérait facilement le statut de curiosité locale.

 

Selon les souvenirs de Juro Padjen, le guitariste de Parni valjak, Stulic n'avait pas raté l'occasion de montrer ses aptitudes à la Galerie du Centre estudiantin : toujours avec sa guitare dont il pinçait les cordes pour lui-même tout en boulant le dos à la scène sur laquelle on jouait. Seul contre tous. Tandis que chacun était concentré sur le programme de scène, cette tête forte de Stulic se tournait dans une direction contraire. Plongé dans son boulot, il prédisait d'une manière symbolique comment sa brève carrière allait se dérouler par rapport au reste de la scène urbaine.

 

Il n'empêche que les Pankrti avaient accroché son attention. Stulic avait vu dans cette vague d'énergie l'esprit originel du rock'n'roll. Il était maintenant prêt à céder aux pressions qui se manifestaient à l'intérieur du groupe pour qu'il réarrange ses chansons quelque peu surannées. Le son d'Azra ne ressemblait donc guère à ce moment-là à celui qui les rendrait fameux par la suite.

 

S'il est exagéré d'affirmer que la nouvelle vague zagréboise est née lors de l'exposition évoquée ci-dessus, il est tout à fait certain que grâce à ce concert avait été sauvé l'honneur du rock local. En effet, il est établi par là qu'en 1977 on jouait également chez nous Dieu garde la reine à un moment où il ne se passait rien sur la scène domestique et où les cellules du parti décidaient du sort qu'il fallait réserver aux Sex Pistols. Ainsi avions-nous effectué un bond pour le moins symbolique dans le dernier wagon du dernier train.

 

La suite

 

Rédigé par brunorosar

Publié dans #Musique

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