Nebojša Slijepčević

Publié le 10 Juin 2018

1. Nebojša Slijepčević - réalisateur

 

 

Après avoir conquis les festivals croates, Gangster of Love a fait son avant-première internationale à Karlovy Vary 

 

Gangster of Love], le premier long métrage de Nebojša Slijepčević, a récemment conquis les festivals croates, raflant notamment le Prix du public à ZagrebDox. Le film fait maintenant son avant-première internationale dans la section compétition documentaire du Festival de Karlovy Vary. Le réalisateur a évoqué pour Cineuropa la réalisation du film et la scène documentaire en Croatie.

Cineuropa : Comment avez-vous connu Gangster et qu'est-ce qui vous a amené à faire un film sur lui ?

 
Nebojša Slijepčević : C'est ma productrice, Vanja Jambrović, qui a entendu parler de lui. Gangster est une petite célébrité dans sa région ; il fait partie des personnages qui remplissent les journaux pendant les vacances d'été. À l'époque, je préparais un documentaire sur les mariages arrangés et nous sommes allés le recontrer dans le cadre de nos recherches. Ils nous a tout de suite séduits avec son allure inoubliable, son métier peu commun et son talent pour la narration. Il était évident qu'il ferait un personnage de film génial, mais c'est seulement après avoir rencontré ses clients que j'ai eu confirmation qu'il y avait là suffisamment de matière pour faire un film. Je me suis dit qu'en le suivant dans l'exercice de son travail, j'avais l'occasion de raconter une histoire encore plus importante sur mon pays.

 

Combien de temps avez-vous mis pour préparer le tournage et réaliser le film. Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?


Le tournage s'est étalé sur plus de deux ans. Nous avons loué un appartement à Imotski pour y passer tout un été et nous avons refait la même chose l'année suivante. Nous avions un très petit budget et ne pouvions pas nous permettre de payer une équipe, alors j'ai décidé de tenir moi-même la caméra. Nous avons beaucoup dû attendre, beaucoup. Je traînais avec Gangster pendant des journées entières et quand une scène se présentait enfin, c'était toujours au moment le plus improbable. Les meilleures scènes sont arrivées les jours où je ne m'attendais pas à filmer, mais la décision d'avoir toujours ma caméra avec moi a sauvé le film. C'est enregistrer le son qui a été difficile.

Beaucoup d'obstacles se sont présentés. Au niveau de la production, des financements, c'était l'horreur : il nous a fallu des siècles pour convaincre les acheteurs que ceci n'était pas "un film de plus sur les rencontres amoureuses". Finalement, nous avons pré-vendu le film à une série de chaînes européennes, dont ARTE. Ma productrice Vanja a accompli un miracle.

En tant que réalisateur, les difficultés ne furent pas minces non plus : je ne suis pas encore bien sûr de comprendre comment j'ai fait pour en sortir vivant. C'était mon premier long métrage et j'avais trop de casquettes à porter : réalisateur, chef-opérateur, monteur... Le tout sans aucune expérience sur un telle longueur. Jusqu'au dernier moment, je me suis demandé si le film allait tenir la distance. 

 

À présent que la Croatie fait partie de l'Union européenne, comment voyez-vous l'avenir de la scène documentaire croate ?


La scène documentaire croate est florissante, mais l'argent est encore très rare. Toutes les institutions de financement voient le documentaire comme un genre moindre comparé à la fiction. Je pense tout le contraire : dans une petite industrie, le documentaire est la forme la plus importante. Il peut offrir au public exactement ce qu'il attend d'un film national : une histoire authentique, d'actualité, importante.

Je prédis que les documentaires croates vont à l'avenir réaliser au moins les mêmes chiffres au box-office que les fictions croates, et je veux le prouver avec Gangster of Love. Je pense que quand nous allons arriver dans les salles cet automne, nous allons battre les scores de la plupart des fictions locales. 

 

 

Par Vladan Petkovic


Source : cineuropa.org, le 1er juillet 2013.

 

 

 

2. Gangster te voli (Gangster of love)


 

Dur métier que celui d'entremetteur ! Dans l'arrière-pays croate, entre Split et Dubrovnik, Nedjeljko Babic met en relation depuis vingt-cinq ans des hommes et des femmes à la recherche de l'âme soeur. Dans cette région pauvre, nombre d'hommes partent travailler en Allemagne. Ils reviennent à 40 ou 50 ans, soucieux de trouver une épouse pour rattraper le temps perdu. De leur côté, les jeunes femmes hésitent à venir vivre à la campagne. Heureusement, le fondateur de l'agence Espoir, surnommé "Gangster" en raison de ses éternelles lunettes noires, ne manque pas de bagout. Parviendra-t-il à convaincre un de ses clients masculins de rencontrer Maya ? La trentenaire présente deux "handicaps" majeurs : elle est Bulgare et mère d'un petit garçon... Slijepcevic suit Gangster tandis qu'il cherche un mari pour Maya, une Bulgare de 33 ans. Elle est belle et gentille, mais elle a déjà un fils, ce qui décourage la plupart des hommes qu'elle a rencontrés en Croatie. Le fait qu'elle n'est pas croate ne l'aide pas non plus. Après une série d'échecs, Maya est sur le point de perdre espoir quand Gangster trouve enfin Marin, un homme de 45 ans d'un physique engageant et d'une intelligence raisonnable.
Existe aussi une version de 58'

 

 

 

3. Srbenka

 

"Durant l'hiver 1991, la Croatie se défend contre l'agression militaire de la Serbie voisine. Parmi les victimes innocentes de ce conflit, Aleksandra Zec, adolescente d'origine serbe, odieusement lynchée à Zagreb. Une génération après, alors que dans les écoles croates, les élèves serbes continuent d'être assimilés aux "ennemis" d'hier, Oliver Frljić adapte "l'affaire Zec" au théâtre, avec Nina, serbe, née en 2001, dans le rôle-titre. Devant la caméra de Nebojša Slijepčević, les répétitions avec la troupe se transforment en psychothérapie collective, entrecoupée par des plans sur une scène vide hantée par les récits personnels qui s'y déposent en voix-off. Par une savante mise en abyme du jeu/je des acteurs qui travaillent sur leur propre mémoire, mise à distance par le dispositif théâtral, Srbenka délimite un espace public susceptible de briser le cycle de la vengeance. Le film de Slijepčević constitue aussi une puissante réflexion sur une des fonctions possibles de l'art : assécher, mètre par mètre, le cloaque de haine alimenté par les entrepreneurs de la purification ethnique qui continuent de sévir aujourd'hui." 

 

 

 

Rédigé par brunorosar

Publié dans #Cinéma

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